Vladimir Milov, chef du parti « Choix Démocratique » et l’un des fondateurs de la coalition politique « Pour une Russie sans arbitraire ni corruption » :
http://www.kasparov.ru/material.php?id=557718CE2C8EB
Comment on prend des décisions en Russie et comment on les annule.
"Cette histoire avec le Prince Vladimir illustre à merveille la technologie des prises de décision poutiniennes.
Acte 1 : Dans le cadre du projet géopolitique de sacralisation de la Rous’ millénaire, un Cent-Noir complètement allumé fourre dans la tête du Tsar l’idée de percher le plus haut possible à Moscou ce bandériste pour que tout le monde le voie. On le sort donc de la naphtaline, sans trop donner de détails au Tsar sur ce prince kiévien au passé plutôt sulfureux, mais comme le financement est assuré et que chacun pourra prélever sa dîme, le projet de sacralisation est adopté.
Acte 2 : Le Tsar montre du doigt sur la carte un endroit qu’il a remarqué alors qu’il passait en limousine rue Kossyguine. Tous ses vassaux, les Sobianine et compagnie, approuvent son choix avec enthousiasme, chacun d’entre eux calculant déjà combien il va pouvoir détourner d’argent au passage pendant la construction de cette absurdité.
Acte 3 : Découvrant le lieu choisi, des ingénieurs et des géologues commencent, avec une prudence craintive, à émettre des doutes, car l’endroit n’est pas stable et le monument risque de dévaler toute la colline et se retrouver au fond de la Moskova. Ce qui provoque la fureur immédiate des Sobianine et des autres affidés, car ils n’ont pas plus envie d’aller contre la volonté du Tsar que de se priver d’un joli paquet de fric.
Acte 4 : Les travaux commencent en infraction avec toutes les normes de sécurité, et avant même que ce projet imbécile n’ait été approuvé. Et là, on découvre soudain (pas besoin d’être Newton, suffit de se rendre sur place) que le terrain est tellement friable que les fondations ne tiendront pas le coup, et a fortiori la triomphante idiotie qu’on veut y installer. Les chefs de travaux, pour ne pas se retrouver derrière les barreaux en cas d’accident, sonnent le tocsin à tout va : « Faut tout arrêter, on va à la catastrophe ! »
Acte 5 : On fait un rapport au Tsar. Il est super occupé par sa géopolitique et voudrait bien laisser après lui un machin sacralisant sur les hauteurs de Moscou, mais cette statue qui pourrait dévaler la pente et plonger dans la Moskova ne lui paraît pas un symbole digne de son projet de sacralisation et il donne l’ordre de faire machine arrière.
Et c’est ainsi que le système fonctionne. Vous vous demandez encore pourquoi nos engins spatiaux se cassent la gueule, nos Tu-95 se retournent sur le dos au décollage et nos Armata tombent en panne sur la Place Rouge ? Imaginez un peu qu’à l’acte 4 les conducteurs de travaux se soient dit « Allez, on s’en fout, un ordre, c’est un ordre, continuons à creuser ! ». Nous avons eu de la veine qu’ils aient eu le courage de crier la vérité.
Il y a quelque part là-haut quelque chose qui ne cesse d’envoyer des signes à Poutine comme quoi il commence à tout louper avec ses histoires de sacralisation. Notre très croyant et très orthodoxe tchékiste va-t-il comprendre ce message, à la portée de n’importe quel âne bâté ?"
Alors, où Vladimir va-t-il mettre Vladimir, finalement ? Comme on peut le constater sur ces quatre dernières photos, qui sont des montages, le prince kiévien ne s'inscrit pas très bien dans le paysage moscovite. Il y aurait bien une solution :
Pourquoi construire de nouvelles statues, quand les monuments à Lénine pullulent ? Suffit de lui enlever sa casquette et de lui rajouter une petite chaîne avec une croix autour du cou. C'est un Vladimir, lui aussi !
Plus sérieusement, au programme d'aujourd'hui : Nadia à nouveau devant ses juges pour s'entendre prononcer une Nième prolongation de sa détention préventive.
Poutine chez le pape François (peut-être que ce dernier lui tirera un peu les oreilles ?)
Poursuite du scandale autour des deux potiches du Louganda et du Donbabwe avec la parution de leur mémorandum sur l'avenir de leurs "républiques" :
Article 133 : Le système administratif territorial de l'Ukraine comprend la république autonome de Crimée ainsi que des régions du Donbass avec un statut spécial (...)
Depuis hier, ils tentent d'expliquer qu'on leur fait dire des choses qu'ils n'ont pas dites. C'est vrai qu'ils n'ont rien dit de tel, c'est juste écrit noir sur banc sur leur site officiel :
http://dan-news.info/official/dopolneniya-i-izmeneniya-dnr-i-lnr-v-konstituciyu-ukrainy.html
Bande-annonce du prochain reportage-enquête de Simon Ostrovsky sur la présence des soldats russes dans le Donbass :
Un jour important en France. Ensemble, avec des collègues au Ministère des Affaires étrangères a eu lieu une réunion avec les représentants du Sénat et de l'Assemblée Nationale dans le but d'analyser la situation au Donbass; et aussi de trouver un moyen d'unir les efforts pour contrer la propagande russe. Cela nécessite le renforcement des moyens communs. Les politiques Français vivent souvent dans des mythes, et j'ai parfois l'impression que c'est pour eux une position très confortable: la volonté d'ignorer volontairement les violations évidentes, en particulier de la Fédération de Russie ; c'est une tache importante que d'essayer de dessiller les yeux et d'ôter les lunettes du soleil de propagande russe ....
Nous sommes de plus en plus convaincu de la nécessité d'un dialogue inter-parlementaire direct et actif. Et, c'est si important qu'aujourd'hui les groupes parlementaires d'amitié n'existent pas même sur le papier; mais il existe cependant un travail actif et efficace. Il y a eu aussi une discussion intéressante au Centre de Recherche Schumann relayé par canal 24. Des députés Français PS et de différentes factions ont répondu à l'invitation et soutiennent le Groupe d'Amitié de l'Assemblée Nationale et du Sénat de la France.
Merci à Koleham- Maria Ionov, Shkrum Elena, Elena Centurion, Alexey Goncharenko, Vitaly Chepinozi, Nicholas Knyazhytskyy pour leur position active à promouvoir et protéger l'Ukraine.
Merci Iryna !