Il y a un an, jour pour jour …
… Nadia Savtchenko était capturée près de Lougansk par des terroristes, puis livrée à leurs curateurs russes.
Selon ses avocats, la parodie du procès dont le Kremlin a écrit le scénario a peu de chances de se tenir avant la mi-juillet, et ce dans le meilleur des cas, étant donné le nombre de pages de son dossier (39 tomes !) qu’on lui apporte dans sa cellule pour qu’elle prenne connaissance de la production des graphomanes falsificateurs du Comité d’enquête.
Dans une lettre que Nadia a transmise hier à Mark Feygin, elle récuse l’un de ses avocats ukrainiens, Viktor Tchevgouz et renouvelle sa confiance en ses autres avocats.
http://nv.ua/ukraine/events/savchenko-otkazalas-ot-ukrainskogo-advokata-54024.html
Elle n’en donne pas la raison, mais Ilya Novikov donne quelques détails :
« Notre collègue ukrainien n’a cessé depuis le début de répéter que notre axe de défense, à Feygin, Polozov et à moi, n’était pas le bon, que si l’on avait suivi sa tactique, Nadia serait en liberté depuis longtemps et il a essayé une fois de plus de convaincre Maria Ivanovna Savtchenko, sa maman, de nous récuser. Mais c’est à Nadia de prendre ce genre de décisions et c’est pourquoi elle a écrit cette lettre où elle réaffirme sa confiance en nous trois et en son autre avocat ukrainien, Alexandre Plakhotniouk. Nadia est très mécontente de cette tentative de lui imposer un "élément étranger" … »
J’ai retrouvé un article de l’année dernière dans lequel cet "élément étranger" se confiait à un journaliste. Il est assez explicite.
Tchevgouz, en octobre 2014 : « A Moscou, je me suis entretenu avec le directeur de l’enquête, le général Drymanov. C’est un homme agréable et tout à fait charmant. Il m’a parlé très franchement : "L’accusée ferait mieux de se débarrasser de ces trois avocats, ils ne l’aident pas, ils ne font que l’enfoncer davantage. Ils calomnient notre système judiciaire au lieu de collaborer avec nous." Je trouve aussi qu’ils sont obsédés par l’aspect politique de l’affaire, ils ne font que critiquer le travail des enquêteurs. Le général m’a d’ailleurs félicité de lui avoir rendu visite, il m’a dit que j’étais le seul à m’intéresser vraiment au sort de Nadia Savtchenko. »