Procès Savtchenko : 19ème jour
Quand entendra-t-on enfin le témoignage du ripou-terroriste Plotnitsky ?
"En tout cas, pas aujourd'hui, et peut-être jamais", constate Mark Feygin, l'avocat qui est de corvée pour cette nouvelle audience. Novikov est sans doute à Grozny.
Quant à Polozov, il est parti à Astrakhan pour essayer de retrouver Khaïsser, le fils de Mustafa Djémiliev, qui serait dans une colonie pénitentiaire de l'oblast. Depuis ce matin, il court d'un bout à l'autre de la ville pour obtenir l'autorisation de rendre visite au prisonnier, les administrations locales le renvoient d'un bureau à l'autre.
L'accusation en est maintenant à la lecture du tome 22. Comme je l'expliquais avant-hier, le but des expertises était de trouver le point élevé à partir duquel Nadia pouvait corriger le tir. Dans leur logique, s'il y en a un, c'est donc de là qu'elle a dirigé le feu. Ces coordonnées et azimuts devraient par conséquent nous donner l'âge du capitaine.
Il est 14h30 en Russie, Polozov a eu enfin toutes les autorisations, il vient d'arriver dans le camp où est détenu le fils de Djemiliev et a pu le rencontrer. Ce dernier ne se plaint pas de ses conditions de détention. Il a cinq ans à tirer...
A Donetsk, l'audience a repris après l'interruption du déjeuner.
Je résume, en les caricaturant à peine, les conclusions de l’accusation après toute une après-midi de lecture d’analyses criminalistiques :
« Savtchenko avait sur elle une carte topographique des lieux, des jumelles et un portable, elle disposait d’un point élevé pour observer le block-post de Metallist et elle a une formation militaire. Il a été établi qu’il n’y avait aucun homme armé (Ah bon ?) au block-post de Metallist, juste de simples gens qui avaient fui leurs domiciles. Montée sur un mât d’antenne, elle n’aurait pas pu les confondre avec des séparatistes en armes. Elle a donc corrigé les tirs de l’armée ukrainienne pour qu’ils atteignent des civils. »
Quand le juge annonce la fin de l’audience, Nadia demande : « Vos experts, vous allez les faire venir à la barre ? »
Un procureur lui répond : « Nous verrons. Et pourquoi le voulez-vous ?
- Parce que j’ai très, très envie d’entendre leurs explications ! »
Prochaine audience demain.