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Ukraine2014
16 novembre 2015

Procès Savtchenko : 21ème jour

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Mark Feygin : "Au programme de l'audience qui vient de commencer : deux témoins de l'accusation, Tokarev et Denissov. Manifestement, le terroriste Plotnitsky ne viendra pas aujourd'hui."

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Toutes les pièces du dossier sont ici : https://yadi.sk/d/1QEdcubBjRESv

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Nadia Savtchenko est malade depuis 3 jours, elle est sous antibiotiques, mais elle a tenu à être présente.

Tokariev, un correspondant de la chaine russe NTV, témoigne en visioconférence depuis un tribunal de Moscou. Il était à Lougansk le 17 juin 2014 et a interviewé quelques jours plus tard Nadia au quartier général du bataillon terroriste Zarya, après en avoir demandé l’autorisation à Bolotov, un des terroristes en chef. Il rapporte les prétendues paroles de Nadia : « Elle a déclaré que dès qu’elle voyait l’ennemi, elle informait l’armée ukrainienne de sa position, car sa fonction était de corriger le feu. » Tokarev a ensuite envoyé le sujet à sa rédaction.

Quand Polozov lui demande quel jour a eu lieu l’interview, il ne se souvient plus si c’était le 18 ou le 19 juin.

« Mais vous avez bien un timer sur la caméra, non ? » demande Polozov. « Non, répond Tokariev, c’est un modèle peu perfectionné, il n’a pas cette fonction. 

- Savtchenko était blessée ?

- Non. »

Savtchenko l’interrompt : « Vous avez pourtant filmé la blessure que j’avais au bras.»

Tokarev : « Ben, je ne suis pas médecin pour dire si c’était ou non une blessure. »

Polozov : « Vous êtes arrivé comment en Ukraine ? »

Tokarev : « Je suis passé par Izvarino le 5 ou le 6 mai et j’ai reçu mon accréditation de la LNR. »

Nadia : « Et c’est quoi, ça, la LNR ? »

Tokarev : « La république populaire de Lougansk.

- Vous avez oublié d’ajouter qu’elle n’était reconnue par personne et de préciser que c’était une bande de terroristes armés.

- Je ne vois pas de quels terroristes vous voulez parler. »

Quel intérêt à poursuivre le compte-rendu de ce déshonorant spectacle... 

***

Je reviens de la petite place de mon village. Le maire a égréné les prénoms des victimes. Dans la cour de l'école maternelle adjacente à la mairie, des petits gosses, certains dans les bras de leurs institutrices, aussi silencieux que nous... 

Alors je reviens à mon ordinateur, parce que je dois continuer, même si c'est inutile, même si le récit de ces journées de procès semble dérisoire.  

***

Quand l'audience reprend après l'interruption du déjeuner, Tokariev répond encore aux questions de la défense. Le seul intérêt de cet interrogatoire : on y apprend que c'est lui qui a fimé le pope fou qui déclarait que Nadia l'avait torturé quand il avait été fait prisonnier par le bataillon Aydar.

Nadia : "J'étais à l'autre bout de l'Ukraine à ce moment-là, mais comme vous n'avez de journaliste que le nom, vous vous nourrissez et nourrissez votre public d'intox, de mensonges et de propagande."

Puis vient le tour de Denissov, le collègue des deux journalistes tués à Metallist. Lui aussi témoigne depuis un tribunal de Moscou en visioconférence. Mais Novikov y est aussi, et il découvre ce qui est resté invisible depuis ce matin aux personnes présentes à Donetsk : 

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Novikov : "Le capitaine Manchine est là, assis de façon à ne pas être dans le champ de la caméra. C'est le principal falsificateur de l'enquête."

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"On ne peut s'empêcher de penser qu'il a peut-être aidé les témoins qui ont précédemment déposé dans cette même salle à se souvenir correctement de ce qu'ils devaient dire..."

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Nadia : "Il m'a kidnappée, retenue prisonnière illégalement, il a falsifié l'enquête. J'exige qu'il soit interrogé comme témoin."

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Le tribunal rejette cette demande.

La défense demande qu'au moins il quitte le tribunal de Moscou pour éviter qu'il ne continue à souffler ses réponses au témoin ( lequel fait souvent de longues pauses avant de répondre...) et le juge répond que ce n'est pas un procès à huis-clos, que tout le monde a le droit d'être dans cette salle. Dans cette même salle où au même moment pénètre un flic qui demande à Novikov de quitter les lieux, car il n'a rien à y faire. Le juge de Donetsk est coincé. Il demande donc au flic de Moscou de ne pas expulser Novikov.

Denissov commence à se mélanger les pinceaux, Novikov surveillant Manchine, ce dernier ne peut lui venir en aide. De son interrogatoire il résulte que la veille déjà, c'est-à-dire le 16 juin, les journalistes étaient venus filmer les terroristes en armes au block-post de Metallist. 

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Polozov : "Cela signifie que le 17 juin, l'armée ukrainienne ne visait pas de pauvres civils qui s'enfuyaient, mais les terroristes qui tenaient la position à cet endroit depuis la veille."

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Nadia : "Le 17 vous n'aviez ni casque ni gilet pare-balles. Le 16, si. Qu'est-ce que vous avez filmé le 16 ?" Denissov : "Ils préparaient..." Long silence.

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Nadia : "Ils préparaient quoi ? Une attaque ? Leurs munitions ?". Long silence de Denissov qui répond finalement : "Je ne me souviens pas."

Nadia lui demande ce que signifie l'inscription X20 sur une caméra. Denissov lui parle alors diaphragme, lumière et l'étourdit de termes techniques. Nadia insiste : "Plus simplement, est-ce qu'on distingue qu'un homme est armé avec ce zoom ?" Denissov : "Je ne suis pas un militaire, je ne connais pas la réponse !"

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Nadia passe alors du russe à l'ukrainien et crie : "Mais putain, qu'est-ce qu'il fait ici, s'il n'est même pas capable de répondre à une question aussi simple !"

Le juge interrompt l'interrogatoire, car sa journée de travail est terminée. Et surtout parce que Denissov devient gênant pour l'accusation, il hésite trop et se contredit. L'audience suivante est mercredi prochain, le 18 novembre. Manchine aura eu alors le temps de le coacher pour la suite de sa déposition.

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Commentaires
T
Du Poutine, sauveur et allié de la France, vous allez en bouffer. C'est que le début. À qui profite le crime?
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D
Maintien de la Cérémonie du Holodomor sous l'Arc de Triomphe le dimanche 22 novembre 2015 <br /> <br /> <br /> <br /> Chers Amis,<br /> <br /> <br /> <br /> Le Comité Représentatif de la Communauté Ukrainienne de France vous informe, que la Commémoration du 82ème anniversaire du Holodomor sous l'Arc de Triomphe est maintenue et se tiendra comme prévu le dimanche 22 novembre 2015 à 11h précises, en présence de son Excellence l'Ambassadeur d'Ukraine en France Monsieur Oleg Shamshur, de Monseigneur Borys Gudziak, Eparche de la Cathédrale St Volodymyr Le Grand de Paris, de Monseigneur Hlib Lonchyna, Eparche de Grande Bretagne, de Monseigneur Iohan Derewienka, Evêque de l'Eglise Ukrainienne Ortodoxe Autocéphale et de personnalités diplomatiques et civiles. <br /> <br /> <br /> <br /> Le dépôt des gerbes sera salué par les porte-drapeaux nationaux. <br /> <br /> <br /> <br /> Exécution des Hymnes nationaux par le Choeur Ukrainien St Volodymyr Le Grand de Paris, sous la Direction de Lesya Mykytyn.<br /> <br /> <br /> <br /> Rassemblement de tous les participants à partir de 10h à la sortie "Champs Elysées" du Métro : Charles de Gaulle/Etoile. <br /> <br /> <br /> <br /> Dans le contexte actuel, lié aux attentats parisiens, le Gouverneur Militaire de Paris a autorité sur le maintien de l'ordre public.<br /> <br /> <br /> <br /> En conséquence, il n'y aura pas de défilé sur les Champs-Elysées.<br /> <br /> <br /> <br /> La participation de la musique des Gardiens de la Paix (quarante exécutants) est également annulée. <br /> <br /> <br /> <br /> Tarass Cyril Horiszny<br /> <br /> <br /> <br /> Suite du déroulement :<br /> <br /> <br /> <br /> 12h30 : Une collation pourra être prise à la parroisse St Volodymyr Le Grand - 186, bd St Germain 75006 Paris (préparée par l'Association des Femmes Ukrainiennes de France).<br /> <br /> <br /> <br /> 14h00 Marche silencieuse : autorisation non confirmée à ce jour par la Préfecture de Police.<br /> <br /> <br /> <br /> 15h30 : Divine Liturgie en la Cathédrale Notre Dame de Paris
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B
à lire :<br /> <br /> Général Russe Aleksandr Sakharovsk : "Dans le monde d'aujourd'hui, où les armes nucléaires ont rendu la force militaire obsolète, le terrorisme doit devenir notre arme principale."<br /> <br /> http://www.nationalreview.com/article/218533/russian-footprints-ion-mihai-pacepa<br /> <br /> <br /> <br /> en écho à cela l’inquiétude des Balkans rejoint celle des baltes : un dirigeant de Bulgarie pense que la prochaine guerre hybride de Poutine sera dans les Balkans.
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J
Encore une fois, MERCI, pour avoir la patience de communiquer sur ce procès. Dans quel monde vivons nous? Quel courage cette Nadia...
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