Andreï Piontkovsky
Chronologie
Le 23 janvier Andreï Piontkovsky fait paraître sur son blog (hébergé par Echo de Moscou) un article intitulé « Une bombe sur le point d'exploser » dans lequel il énumère les dangers que Kadyrov fait peser sur la Russie. http://echo.msk.ru/blog/piontkovsky_a/1699370-echo/
Le 27 janvier, Saraliev, député de la Douma, signale le texte à la Procurature générale, lui demandant de vérifier s'il ne contient pas des appels extrémistes.
Le 7 février, c’est par skype que Piontkovsky donne une interview à Sacha Sotnik. A ce moment-là, on sait seulement qu'il n'est plus à Moscou, où il risque être arrêté à n’importe quel moment : https://www.youtube.com/watch?v=bB9ufr5tbyc
« Deux parlements, le tchétchène et le russe, exigent qu’on me règle mon compte devant les tribunaux, mais lorsque c’est Daoudov et ses molosses qui s’expriment, l’éxécution se passe toujours en dehors des tribunaux. C’est tout simplement la suite de ce qui s’est passé il y a un an sur un pont de Moscou. Vous connaissez ma position : l'assassinat de Boris Nemtsov n’a pu avoir lieu que sur l’ordre de Kadyrov, pour faire plaisir à "Papa". »
Le 10 février, la Procurature générale répond à Saraliev :
"Nous avons accordé toute notre attention à votre courrier, que vous avez signé avec 30 autres députés, lequel nous signalait le caractère extrémiste du texte publié sur Echo de Moscou. Après l'avoir analysé, la Procurature générale considère effectivement que cette publication est un appel à la destruction de l'intégrité territoriale de la Fédération de Russie et qu'elle a pour but de provoquer la haine contre un groupe ethnique."
Entretemps, la rédaction d'Echo de Moscou fait disparaître les deux derniers paragraphes du texte de Piontkovsky. (J'ai bien fait à l'époque d'en garder une capture d'écran !)
"Pour arrêter le mécanisme d'horlogerie qui égrène le temps qui nous reste avant la catastrophe russo-tchétchène, une seule solution : la Tchétchénie doit sortir immédiatement de la Fédération russe et la Russie de la Tchétchénie. Il faut donner à la Tchétchénie une complète indépendance avec toutes les conséquences juridiques que cela entraîne pour les relations ultérieures entre nos deux peuples."
Le 17 février, on apprend qu'Andreï Piontkovsky se trouve désormais à l'étranger, d'où il tweete : : "La Procurature générale et le Comité d'enquête sont en compétition pour obtenir le droit de tuer un homme de 76 ans. La Douma a exigé du Comité d'enquête ma liquidation, mais la Procurature a déjà transmis mon dossier au FSB."
Et il a tweeté cette nuit :
"Mon dossier est passé d'une structure de Mordor à une autre : d'abord la Douma, puis le Comité d'enquête, puis la Procurature générale et finalement le FSB. A juste raison : le sale boulot, c'est pour les tchékistes."
C’est Mark Feygin qui représente les intérêts de d’Andreï Piontkovsky : il est depuis longtemps son avocat, il l’avait défendu en 2010 alors qu’il était déjà accusé d’extrémisme et il était parvenu à le faire relaxer pour absence de délit.
Feygin, aujourd'hui : "J'ai demandé son aide à Vénédiktov, le rédacteur en chef d'Echo de Moscou. Il n'a pas répondu. Donc il n'aidera pas. Bon, on se passera de lui."
"Dans le cadre de l'enquête préliminaire le FSB va convoquer des journalistes d'Echo de Moscou. Je vous promets de porter à votre connaissance leurs déclarations."
A suivre...