Tout est hybride chez Poutine
On sait depuis hier que Poutine n'a pas été vu en public depuis une semaine. Voici les deux dernières photos qu'on a de lui, prises le 4 mars lors de sa rencontre avec Khoudilaïnen, le gouverneur de la Carélie.
Les langues sont évidemment allées bon train. D'autant plus que le journal Roussky Monitor a reçu par la poste une lettre envoyée par une personne disant travailler à la Clinique Centrale auprès de la Présidence. L'auteur de ce courrier anonyme révèle qu'un bruit circule au sein du personnel de cet hôpital réservé à l'élite du pouvoir comme quoi Poutine aurait eu il y a quelques jours une attaque cérébrale (ишемический инсульт). Il ajoute toutefois qu'il n'a pas été hospitalisé dans son établissement.
http://rusmonitor.com/u-putina-insult.html
La nouvelle, qui n'est pour l'instant qu'une rumeur et peut-être seulement un nouveau plan tordu du maître du Kremlin, a fait immédiatement le tour de la Toile. Quelques réactions en trois tweets et une image :
Minuit 35. Le Kremlin. Peskov hurle sur Medvedev. "Mais putain, comment ils ont su qu'il était crevé ? C'est pas vrai, connard, t'as fait un selfie avec lui ?"
86% des Russes retiennent leur souffle. 13% sont allés acheter du cognac. 1% se préparent à s'envoler vers cette maudite Europe de pédés avec toute leur fortune.
1 On annonce la mort de Poutine / 2 L'Ukraine explose de joie / 3 Invasion
La salle d'attente près du bureau de Poutine
Malade ou pas ? Mort ou vivant ? Encore au pouvoir ou pas ? L'état de Poutine ressemble à celui du chat de Schrödinger : très hybride !
Des nouvelles de Nadia Savtchenko, grâce à son avocat Polozov à qui elle a transmis cette lettre :
Aux Ukrainiens et à tous les autres,
Depuis le 5 mars, j'ai accepté de prendre du bouillon pour éviter d'être hospitalisée et nourrie de force et dans l'espoir de pouvoir être examinée par des médecins ukrainiens, puisque des Russes et des Allemands en ont eu la possibilité.
Aujourd'hui c'est le 11 mars et la Russie n'autorise toujours pas que des médecins ukrainiens puissent me rendre visite. En attendant, les médecins russes introduisent de plus en plus de nouvelles substances dans mon régime de sortie de grève de la faim. Certaines me sont néfastes et m'ont provoqué une pancréatite aigue. Je comprends que, pour les docteurs d'ici ainsi que pour le Comité d'Enquête et le gouvernement russe, le plus important c'est que je recommence à manger la nourriture habituelle de la prison afin que l'enquête dure éternellement.
Si des médecins ukrainiens ne sont pas autorisés d'ici la fin de la semaine à venir vérifier la façon dont on me réalimente, alors je recommencerai ma grève de la faim dès le lundi 16. Et cela, tant que je n'aurai pas vu des médecins ukrainiens.
J'ai fait conjointement un courrier en ce sens au service d'application des peines.
La veille, sa mère avait écrit une lettre à Poutine :
Vladimir Vladimirovitch !
C'est la douleur dans l'âme que s'adresse à vous Maria Ivanovna Savtchenko (née en 1938), la mère de la pilote ukrainienne Nadejda Savtchenko.
Comme vous le savez, ma fille est un officier de l'armée ukrainienne. Le 17 juin 2014 elle a été faite prisonnière près de Lougansk par des séparatistes, la vidéo de son interrogatoire est visible sur Internet. Une heure et demie plus tard, les journalistes russes Volochine et Kornéliouk ont été tués, comme le prouve l'enquête menée en Russie. Ma fille n'a rien à voir avec leur mort.
Le 23 juin, les séparatistes l'ont remise contre sa volonté à la partie russe, laquelle l'a transférée à Voronèj, à 467 kms de la frontière ukrainienne, à la suite de quoi elle a été accusée de l'avoir franchie illégalement en se faisant passer pour une réfugiée.
Vladimir Vladimirovitch ! Vous avez deux filles,vous avez une mère. J'espère que vous les aimez. Ayez également de la compassion pour la vieille femme de 77 ans que je suis et qui a le coeur brisé pour sa fille. C'est si douloureux de voir ses souffrances et son état physique. J'ai moi-même honte de voir 18 policiers accompagnés d'un chien l'amener au tribunal toute maigre et menottée.
Essayez de me comprendre. Prenez une décision charitable et rendez-moi ma fille. De même que vous voulez être avec vos enfants, je veux aussi avoir ma fille à mes côtés. Si vous avez l'humanité d'accéder à ma demande, le monde entier appréciera votre geste à sa juste valeur.
Avec tout mon respect, Maria Savtchenko.